Fini l’hiver, direction Port à Binson.

Super ballade en moto…

Premier vol en cross de cette saison, vent faible de N-NW, bonne masse d’air en plaine prévue pour cette journée du 18 avril. Le treuille aurait été bienvenu, à défaut nous nous donnons rendez vous sur le site de Port à Binson prés de Reims en sachant que l’extraction sera coton.

Toujours pareil, c’est super de s’échapper! Départ le dimanche soir avec la Hornet que j’ai acheté l’automne dernier et l’aile sur le dos, direction Strasbourg chez mon grand pote Varokipoulos. Comme d’habitude la veille de la belle journée le front froid passe sur le NE de la France, le jura et la Suisse. Comme d’habitude je suis en retard pour mon départ, je regarde le radar pour essayer d’éviter les gouttes, je me lance à 17h00… C’est ma première grande ballade avec cette moto, je n’ai que fais des petits trajets pour le boulot depuis que je l’ai, je me réjouis trop facilement. Sur les 250km je ne ferai que 10km sans pluie juste avant d’arriver à Strasbourg. J’ai pris des trombes d’eau tout du long, j’arrive trempé!

Varoquipoulos

Super accueil chez Varoqui, bouffe, discussion, petit whisky, erreur, je n’arrive pas à dormir excité par le future vol et l’alcool…. Réveil 4:30 pour prendre le TGV de Paris. C’est génial de voyager en train le matin et de voir le ciel bleu et limpide après les trombes de la veille. Petite musique techno dans le casque et le paysage qui défile, Yahooo. Il fait froid! Le ciel est tout bleu. C’est bon signe! Arrivé à Paris changement Direction Epernay, je rate le premier train, je prends un bon café, m’achète un sandwich et prends le suivant. Il y a déjà des cum qui forment, la journée s’annonce fumante. Je rejoins Bastien et François qui me choppe à la gare et nous nous dirigeons vers Port.

Je me jéte à gauche pour m'extraire, oui c'est peu pentu...

Super ciel, pas de vent ou vent de travers, pilotes cloués au sol…

Arrivé sur site le vent est léger de face. Je retrouve tout les potes de plaine, nous sommes une quinzaine. Les rues traversent le ciel mais le vent n’est pas assez fort pour tenir sur l’épaule à droite du décollage. Un premier se lance fait un aller retour et se repose, puis un autre mais pose en bas. Aie ce n’est pas assez fort, il y a une petite inversion en basse couche qui ne nous permet pas de nous extraire. Ensuite c’est la foire, plusieurs pilotes font des tas, remontent noyés dans leur transpiration, réessaient, remontent encore plus trempés… Ben oui en on est habillé comme des cosmonautes, on est parti pour un vol de plusieurs heures à 1500m d’altitude, à 40 km/h de moyenne, avec une température proche de 0 degrés. Un gros cycle passe et nous permet de faire à plusieurs aller retours sur ‘épaule et prendre quelques mètres sur les arbres. Il est déjà 13:30, et Hop c’est Martin qui s’extrait, un top pilote avec une nouvelle machine perfo et maniable: c’est la loi. Je n’ai rien à perdre, je suis sur place, il fait beau…

Pilote mouillé.

Je suis complétement trempé, j’ai déjà fait plus de 5 tas, je me déshabille sèche un peu et récupère et puis je réessaie. Encore un tas, je remonte et encore un tas… Bon ce n’est que 50 mètres à monter mais avec l’aile dépliée sur le dos au bout du 3éme c’est déjà beaucoup… Les autres pilotes n’y croient plus, il est 15:00, certains prennent la décision de migrer en auto sur un autre site. Je ne veux pas faire de voiture, je ne veux pas replier mon aile, je préfère y croire.

Depuis longtemps la brise est complétement travers gauche et les nuages ne dérivent presque pas signifiant trés peu de vent météo. D’un coup un premier redressement de face, léger. Je gonfle mon aile pour la ré-axer vers la pente. Le cycle est petit il n’y a rien à faire. Un nuage se forme un peu sur la gauche au vent du déco. Il est beau, c’est peut être la chance de s’extraire. En le regardant je lui lance « allez putain pète un coup ». 1 minute après le cycle arrive, je gonfle mon aile et attends que ça forcisse, l’aile me soulève progressivement, je me mets bras haut et décolle. Je choisi de ne pas aller sur l’épaule à droite mais de faire une fléchette à gauche sur les vignes sous le cum. Je ne suis vraiment pas haut mais ca porte, j’avance et bim je rentre dans un bon thermique que je peux centrer. Je dérive avec lui et passe au dessus du déco, ensuite ca monte bien jusqu’à 700m, je zérote un peu et retrouve un cycle qui me monte au plafond. Yes, je suis au frais.

Extraction du site, 20m sol.

La plaine.

Pendant la montée je vois les pilotes désabusés qui raboullent en voiture… Le reste du vol ne sera pas grandiose mise à part les beaux cum et la plaine sous mes pieds. Je vais craber, contré par un vent de NW qui me pousse vers les zones de Vatry. Quattre heures plus tard, 19h00, frigorifié, je viens de survoler le lac d’Orient au NE de Troyes. Je décide de poser prés d’une air d’autoroute de l’A5 pour ne pas galérer avec la récup. Je plie, fais du stop au péage, il y a peu de voiture, ça commence mal. Un jeune banquier de Vesoul me prends et me laisse gentillement sur une aire d’autoroute de l’A31 au NE de Langres. Là c’est le désert… Heureusement la station restera ouverte toute la nuit. Les seules personnes qui passent ne me prennent pas ou ne vont pas à Nancy… Je passe donc la nuit sur une banquette du restau, heureusement car dehors il gèle. A 6h00 un top routier qui va sur Metz me propose de me remonter sur Nancy. Génial, je m’échappe de se trou en poids lourd!!! Le soleil se lève, le ciel est bleu marine, les champs sont gelés. J’arrive à ‘extérieur de Nancy, marche un peu, prends un bus pour la gare, puis le train vers Strasbourg pour retourner à la case départ chez mon pote Varoquipoulos et ma famille.

Lac d’Orient.

Au plafond, ça caille.

Pas de grand vol mais plein d’images dans les yeux, des sensations de liberté, de l’adrénaline, des endorphines, de la fatigue… Bon la saison a démarré!

La trace vol.