Aller-retour Haut Koenigsbourg / Plancher les Mines, 06 août 2017.


Cela faisait plusieurs semaines que rien ne se passait au niveau cross, enfin c’est fini… Une très belle journée de Vol Libre dans les Vosges s’organise pour ce dimanche 7 Août.

Le vent de Nord souffle toute la nuit sur les crêtes, impossible de décoller du Treh le dimanche matin. Je redescends donc à l’Aerotec et rencontre plein d’anciens pilotes, dont Petit Marc qui était moniteur au CEM quand j’ai commencé à voler en 1993, puis on monte avec Pépé au Drumont.

Décollage à 11h avec Flavio, mais il était possible de décoller plutôt. On part en direction du Nord et on transite sur le Ventron. Le passage du col du Bramont nous oblige à poser tous les deux après seulement 30 minutes de vol. Le venturi  créé par le col et le vent de Nord Ouest a raison de nous. Maxime Kuster qui part un peu après s’y prendra à 3 fois avant de réussir à le passer. La solution été sans doute de passer coté alsacien plus rapidement.

La journée est trop belle, je plie rapidement et fait du stop sur la route du Bramont, après 5 minutes une voiture s’arrête et me remonte au Rothen.

Midi trente, je redécolle du Rothen coté Est et reprends un thermique sur le Seeberg qui m’enverra rapidement au plafond. C’est puissant avec une forte dérive due au vent de NW.  Mon objectif est le Haut Koenigsbourg. Je me rends vite compte qu’à cause du vent, la confluence c’est déplacée sur les avant-reliefs coté plaine d’Alsace entre Orbey et Ribeauvillé et jusqu’au Haut Koenigsbourg. Je passe donc tout droit sous la confluence. Sur les 40km de l’aller-retour, je chemine sans problème entre 1600 et 2300 m. C’est très généreux, il faut se concentrer pour bien négocier les passages sous les nuages et ne pas se faire happer plutôt que d’avoir l’angoisse des points bas. C’est drôle pendant ma semaine de vacances en juillet je suis aller visiter le château avec les enfants et j’avais bien hâte de le survoler encore une fois.  C’est fait, et avec de la hauteur cette fois. Petit rappel, dans ce secteur les atterrissages sont rares sur plusieurs kilomètres.  Coté montagne il n’y a que de la forêt, coté piedmont et début de plaine c’est la route du vin… Donc que de la vigne!

Le Haut Koenigsbourg, et Sélestat en plaine

Ensuite retour plus conventionnel par le Brézouard. Bon je suis content, l’aller-retour au château c’est bien passé.

Je me dirige maintenant en direction de Remiremont. Comme d’habitude le raccrochage au Valtin est périeux, et en plus cette fois c’est Roc and Roll à cause du NW… Ma petite Enzo 2 semble un peu fragile du nez et a tendance à faire trop facilement des amorces ou carrément des frontales aujourd’hui… Il ne faut pas s’endormir car les bout d’ailes eux sont bien solides et risquent donc de voler rapidement dans le suspentage. La transition sur Gérardmer ne pose pas de problème. Je continue vers le NW. La plaine est aussi active de ce coté, mais les plafonds plus bas et le vent de face m’oblige à ramer un peu, ce n’est pas très grisant. Je fais demi tour assez tôt et retourne sur le relief. Deuxième point dur en passant la Sotiére, je fais un point bas mais heureusement je trouve un thermique. Je n’aurai pas aimé poser dans cette petite vallée déserte. Ensuite je retrouve Maxime dans une énorme confluence entre Ventron et le Grand Ventron qui me propulse à 2300m. Le nuage est impressionnant, comme un congestus mais avec peu de développement vertical et plus de développement horizontal. C’est noir au centre et sa monte très fort, comme les thermiques de juillet en Espagne….  Aujourd’hui les contrastes entre les zones ensoleillées et les zones à l’ombre sont très efficaces. Les nuages sont long et d’énormes confluences se mettent en place. Justement une ligne se dessine vers Belfort. Maxime décide de retourner vers le Rosberg, je décide de suivre la ligne vers Plancher les Mines. Ça se fera les doigts dans le nez. Puis retour sur Bussang pour rentrer dans la vallée de Kruth et boucler le triangle. Tout est à l’ombre depuis un bon moment du coté Alsacien. Ca va être dur à négocier,  mais je retrouve un dernier thermique salvateur prés du Rouge Gazon qui me permet de finir en finesse jusqu’au terrain de foot de Kruth. C’est bouclé…

Quelle journée de fou, les conditions étaient franches et musclées mais tellement généreuses! Les thermiques intégrés sur 30 secondes ont dépassé facilement les +3 en moyenne et sont montés plusieurs fois jusqu’à +6. Les confluences étaient énormes et matérialisées par de gros cumulus bien puissants. La plaine était allumée de tous les cotés, alsaciens, vosgiens et jurassien. La convection a duré tard, jusqu’après 19h30 sur les cotés ensoleillés.  Dommage,  je n’arrive pas à exploiter tout le potentiel de cette journée en posant prématurément, les 170 kilomètres auraient pu être largement dépassés. Ce sera peut être pour une autre fois.

Quel bonheur de surfer ces confluences et de traverser les Vosges.

Au niveau météo, un front froid peu actif traverse le NE de la France le samedi. Les prévisions pour le dimanche donnent un vent de N-NW de 10km/h et une température de 8° à 1500m avec des pressions qui montent à 1023Hpa. La convection démarre tôt et s’arrête tard le soir.  Le seul point noir c’est la prévision de gros étalements sur le Massif Vosgiens qui en fait ne seront jamais vraiment un problème. Les prévisions ont du mal à détecter le potentielle mais c’est bien une journée à battre des records.